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Agrairem molt que ens facis algun comentari i que, si és el cas, afegeixis els teus records o ens preguntis tot allò que trobes a faltar.
Finestres del Farró vol ser un blog de barri, obert a la participació de tothom.
Un blog que ens convida a recórrer el barri obrint nous espais a la mirada; observant els carrers i les cases amb uns ulls plens de preguntes; descobrint els secrets de cada lloc. Les històries, els personatges, els veïns i les veïnes que ens parlen del passat, de l'avui i del demà del barri del Farró
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“Per salvar aquest desnivell hi havia una escala que servia per pujar fins a la porta del darrera de la casa, la que donava a La Gleva i que després, fent un gir, continuava fins el terrat on hi havia una torratxa amb els dipòsits d'aigua i el colomar. La riera devia passar pel darrera d'aquesta casa a un nivell més baix encarà.A casa havia sentit a dir que, fins i tot, en alguna forta rierada l'aigua havia arribat a entrar, carrer avall, per la porta de la casa del carrer Farró i arribar fins al pati del darrera. En època de forts aiguats recordo que els avis explicaven que havien passat la nit en vetlla, amb unes fustes que tenien ja preparades per posar a la portà, vigilant el nivell de la llera”.[3]
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La Bienfaisance Française de Barcelone, organisation centenaire basée à El Farró. Araceli Vilarrasa
Le 22 février dernier, la mairie de Barcelone a célébré au Saló de Cent la cérémonie d’hommage des 32 organisations centenaires de la ville en reconnaissance de leur parcours. Parmi elles, il y en a une de El Farró : l'Association La Bienfaisance Française de Barcelone, créée en 1845.
Quand je l'ai découvert, je me suis rendue dans leurs locaux au 55 de la rue Lincoln, un rez-de-chaussée soigné et confortable. J'ai été reçue par Serge Bourgeois, qui en est le président, avec Patricia Klein et Peggy-Laure Bernard qui font partie de l'équipe sociale. La conversation s’est déroulée avec vivacité et affabilité. Charmante, comme on dirait en français. Ils m'expliquent que l'origine de l'organisation se trouve dans l'acte de constitution : un papier manuscrit daté de 1845.
SB.- Cette organisation est née sous l'impulsion du consul de France à Barcelone Ferdinand de Lesseps. Dans ces années-là, Lesseps était une personne de grand prestige dans la ville en raison de son rôle lors du conflit civil de 1842. Il semble que son intervention ait été déterminante pour convaincre le général Espartero d'arrêter le bombardement de la ville depuis Montjuïc et il a beaucoup aidé de personnes pendant la répression après coup. La ville a été durement touchée et il a cru qu’il devait l’aider.
Serge m'a donné un livre intéressant publié par l’association [1] qui traite de l'histoire des Français à Barcelone. J'y ai pu lire que le 31 août 1845, la Société Française de la Bienfaisance était créée avec le soutien de 54 membres, sous le protectorat du consulat de France à Barcelone.
SB.- Au fil du temps, en raison de problèmes juridiques, ils ont dû devenir indépendants du consulat et se constituer en association. L'association est officiellement créée devant les autorités espagnoles le 13 février 1898 sous le nom de Société Générale Française de Bienfaisance avec le soutien de 145 membres. Parmi ces associés figuraient des noms connus pour être des entrepreneurs et des financiers français comme Cros, Moritz ou Lebon qui, attirés par l'activité économique de la ville dans les années précédant l’exposition universelle de 1888, avaient établi leurs entreprises à Barcelone. La réunion s'est tenue dans les locaux de la Chambre de Commerce Française.
FF.- Alors Ferdinand de Lesseps était déjà loin de l'Espagne.
SB.- Oui, mais ça avait été la clé. Lesseps a non seulement promu la Bienfaisance, mais l'a également aidée financièrement de manière très importante en lui donnant des actions dans la société du canal de Suez. Il resta à Barcelone jusqu'en 1848. Puis il se rendit à Madrid comme ambassadeur et là il fit de même ; il crée une association caritative et des écoles françaises.
En effet, Lesseps est retourné à plusieurs reprises à Barcelone, où il a entretenu l'amitié de nombreuses personnes importantes telles qu'Antoni de Brusi et Ferrer, propriétaire de Diari de Barcelona.
FF.- Quelle était l’activité de l'Association à cette époque ?
SB.- Dès le début, il s'agissait d'aider de manière très pragmatique les personnes de la communauté française qui rencontraient des problèmes sociaux, sanitaires et éducatifs. Il y avait donc trois sections : la charité, la mutuelle et les écoles. Durant les premières années, encore au XIXème siècle, les trois sections se trouvaient dans les locaux de l'église de Sant Felip Neri qu'Isabelle II leur céda après la confiscation de Mendizábal. Depuis les locaux du cloître attenants à l'église, des kilos et des kilos de pain étaient fabriqués et distribués à la population. Plus tard, l'Association s'installe en 1901 là où se trouvent encore les écoles françaises, qui portent aujourd'hui le nom de Ferdinand de Lesseps, à l'angle de la Gran Via et de la rue Sicilia.
FF.- Et ont-ils également fourni des soins médicaux ?
SB.- Jusque dans les années 60, il existait encore une mutuelle médicale très importante. L'association a été particulièrement active lorsque la ville a traversé des problèmes, des épidémies, la grippe de 1918. Pendant la guerre civile, de nombreux Français résidant à Barcelone sont partis, mais d'autres sont restés et l'Association a continué à les aider
depuis les locaux des écoles à la Gran Via et également d'autres locaux qu'ils possédaient près de la Plaça d'España, où ils donnaient également des cours. Ces locaux ont été complètement détruits par les bombes de Franco, heureusement alors qu'il n'y avait personne et qu'il n'y a eu aucune victime. À cette époque, la partie médicale était très importante. Ils avaient même leur propre hôpital : l'Hôpital Français, qui se trouvait sur l'Avinguda Verge de Montserrat, au coin de Castillejos. Cet hôpital fut très actif jusqu’à la guerre civile. Durant la guerre mondiale, il fut largement utilisé pour accueillir temporairement des Français fuyant la France occupée et passant par Barcelone en route vers d'autres pays.
SB.- En 2009, notre association fonda la fondation École Française Ferdinand de Lesseps, ou fut intégré les écoles et nous, en tant que Bienfaisance, étions installés là où se trouve aujourd'hui la cantine.
F. F.- Et avec quelles ressources tout cela a-t-il été financé ?
SB.- Nous avons eu des donateurs de toutes sortes : des Français résidant à Barcelone et sans descendance directe qui ont décidé de donner un immeuble. Également des dons d'entreprises d'origine française comme Damm ou Moritz. Nous avons reçu d'importants dons qui permettent à l'association de vivre aujourd'hui du capital immobilier dont elle dispose. Nous possédons environ 40 appartements à Barcelone. Dans les années 1950, l’hôpital était très vétuste et avait perdu son utilité. Il a été vendu et le produit de la vente a permis d’acheter ces bâtiments à El Farró.
FF.- C'est pour ça que vous êtes venus dans le quartier.
SB.- Lorsqu'il y a environ 12 ans, les écoles ont eu besoin d'agrandir la cantine, nous avons déménagé dans ces bâtiments qui étaient déjà à nous. La proximité de la place dédiée à Lesseps était une coïncidence.
Nous mentionnons que Ferdinand de Lesseps vécut, un temps, dans une villa au bord du ruisseau de Cassoles, là où se trouve aujourd'hui la place qui porte son nom. On raconte que tous les jours il se rendait à pied jusqu’au consulat de France. Il a ensuite vécu à la Barceloneta où se trouve une maison avec une plaque commémorative. Mais ce qui rend son nom plus présent pour nous, c'est sans aucun doute la place et la station de métro.
FF.- Parlons de l'actualité. Aujourd'hui la Bienfaisance correspond à l'ancienne branche sociale, dédiée à l'aide aux Français vivant à Barcelone.
SB.- Nous aidons les personnes de nationalité française et résidant en Catalogne. Nous sommes une entité unique qui n'existe qu'à Barcelone et fournit des services dans toute la Catalogne, mais 90% des personnes aidées habitent à Barcelone et sa ceinture. On retrouve de moins en moins le profil qui était autrefois plus courant. Par exemple, une dame venue enseigner le français dans une maison de la bourgeoisie de Barcelone et qui, en vieillissant, découvre qu'elle n'a jamais cotisé et n'a pas droit à une pension ; ou encore des Français qui parviennent à percevoir une aide de l'État mais qui est si minime qu'elle ne leur permet pas de se loger et de manger. Des personnes âgées ou handicapées qui ne peuvent pas travailler, des familles qui se séparent et la femme se retrouve seule avec ses enfants ou perd son emploi. Ici, nous essayons de leur apporter une aide qui leur permet de réorienter leurs vies.
Parmi les personnes qui reçoivent une aide, beaucoup ont la double nationalité.
SB.- Nous avons des cas de Français de troisième, quatrième ou cinquième génération qui ne parlent peut-être plus un mot de français. Aujourd’hui, nous aidons une trentaine de familles. Dans quelques cas, il s'agit d'une aide permanente. Ce sont des gens sans ressources, sans famille, sans amis. Mais la plupart d’entre eux, reçoivent soit une aide financière temporaire, soit une action de coaching personnel ou une aide dans ses démarches administratives. Un petit coup de pouce pour qu'ils puissent reprendre seuls le chemin de la vie. C’est ce qui nous donne le plus de satisfaction, savoir qu’ils ont su renverser une mauvaise situation.
L'Association compte actuellement deux employées, Patricia Klein et Peggy-Laure Bernard, qui agissent comme travailleuses sociales.
PK.- Nous travaillons en contact permanent avec les services sociaux du consulat de France qui sont les premiers informés des cas de besoin. En revanche, nous avons peu de relations avec les associations de quartier. Nous aimerions améliorer cet aspect.
Ils disposent d'un appartement dédié à l'hébergement temporaire de personnes en risque d’exclusion.
SB.- Actuellement, il y a environ 90 membres qui paient une cotisation annuelle (30€ par personne et 50€ la cotisation de couple). Nous aimerions en avoir davantage, mais il est difficile de faire croître les adhésions. Dans le passé, nous avions atteint plus de 500 membres. Désormais, chaque année, nous gagnons 2 ou 3 cotisants et ceux que nous avons sont très stables. Nous n’en perdons pas. C'est important.
FF.- Et comment fonctionne l’Association sur le plan organisationnel ?
PK.- En plus des deux travailleurs permanents, il y a une personne externe qui s'occupe de l'administration et le reste sont des bénévoles. Il y a un Conseil d'administration composé de neuf membres et d'un président qui est Serge. Chaque année a lieu une Assemblée Générale de tous les membres dans les locaux des Écoles françaises.
SB.- Nous organisons également quelques activités sociales pour créer des relations et dynamiser la communauté francophone. Chaque année, nous offrons un récital ou un concert à l'Institut français de la rue Moià et une pièce de théâtre réalisée par des artistes qui viennent gratuitement. Pour fêter nos 175 ans, nous avons organisé un Dîner de Gala.
FF.- Vous avez dit auparavant que le profil des utilisateurs avait changé avec le temps.
PB.- C'est vrai, aujourd'hui nos assistés sont plus jeunes qu'avant. Avec l’évolution du contexte économique, nous devons nous occuper de plus en plus d’enfants et d’adolescents. Les problèmes sociaux émergents donnent de nouveaux profils avec des besoins d’accompagnement. La figure de la famille monoparentale apparaît. Mères célibataires avec des enfants à sa charge.
SB.- Certains jeunes Français peuvent être attirés par une fausse image d'un pays convivial, ensoleillé, où tout leur sera facilité. Ils constatent alors qu'il n'y a pas d'emploi, que les salaires sont plus bas qu'en France et que les aides publiques sont plus difficiles à gérer. La règle communautaire prévaut que vous recevrez une aide du pays où vous résidez, les jeunes qui y résident perdent donc la possibilité de recevoir une aide des Services sociaux de France.
PB.- Nous concentrons notre travail sur l’aide aux personnes pour recréer leur vie et cesser d’être dépendantes. C'est pourquoi nous apportons une aide tant matérielle que psychologique pour leur permettre de découvrir leur potentiel.
FF.- Quel est le profil des personnes qui vous contactent actuellement...
PB.- De toutes sortes. Le nouveau contexte social a tout changé profondément. Aujourd’hui, on ne peut plus penser que les personnes à risque sont des personnes déficientes. Il y a ceux qui ont fait des études supérieures et qui traversent une crise, d'autres qui ont fait des études secondaires et aussi des gens sans formation. Le profil classique, celui d'une personne âgée sans éducation ni ressources familiales, est remplacé par des profils d'âge et d'éducation très divers. Quelqu'un qui traverse une mauvaise période. Aujourd’hui, tout le monde risque de perdre ce qu’il avait : son travail, sa famille, sa santé. Chacun d’entre nous peut avoir besoin d’aide pour ne pas tomber dans l’exclusion sociale.
Mon Dieu ! C’est pourquoi les causes solidaires prennent de plus en plus de sens. Je pars en me rappelant que "la solidarité est la forme d'égoïsme la plus intelligente". Félicitations à la Bienfaisance et nous espérons que vous resterez longtemps à El Farró et que les liens entre l'organisation et le quartier se resserreront.
Remarques
[1] GUILLAUME, M., (CORD.), 2019, Les Français de Barcelone, Ombres et lumières – du XVe au XXe siècle, La Bienfaisance de Barcelone.
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